L'histoire de ma maison

Depuis que nous allons au monument aux morts de notre village, pour les célébrations annuelles, nous avons tous remarqué qu'un nom figurait seul loin des autres, celui de Roger Rivier (1939-1945), les noms des autres soldats morts pour la France sont ceux de la guerre de 14-18.

Il y a quelques jours, dans un autre article, j'évoquai Roger Rivier qui avait fait des travaux d'électricité dans la salle communale.

Voici quelques mots sur Roger Rivier...

Né à Lyon le 21 mai 1912, quelques années après son frère Antoine né en 1908 à Saint-Haon le Vieux, Roger Rivier était le fils de la soeur de Louis Dépalle, Thérèse.

Il s'était marié le 3 octobre 1936 avec une fille Decoray. 

Il a été tué lors du bombardement d'un convoi militaire par les allemands. Ils étaient 3 dans le camion, se sont réfugiés dans un fossé et un obus est tombé sur eux. Roger River est décédé, le 2e est resté handicapé, le 3e Pierre Séroux s'en est sorti miraculeusement, mais ne s'est jamais remis de la mort de son ami. 40 ans plus tard, il pleurait encore.

Extrait de l'article d'un journal de 1948, 8 ans après sa mort : "RETOUR AU PAYS NATAL : jeudi vers 17 heures, un camion du ministère des combattants stoppait devant l'église ; il ramenait la dépouille mortelle de notre compatriote Roger Rivier, mort sur le front en mai 1940.

Sa chère et inconsolable maman, toute sa famille, une délégation de prisonniers, Monsieur le Maire, des amis étaient là pour l'accueillir.

Pieusement, ce furent des prisonniers qui le conduisirent à l'église pendant que les cloches laissaient tomber leurs notes graves et tristes.

Ses camarades, anciens prisonniers, prirent la garde autour de son cercueil pendant toute la nuit. Puis vint l'heure de la messe pendant laquelle quatre prisonniers continuèrent leur garde d'honneur.

A l'absoute, Monsieur le Curé prononça une bien touchante allocution.

Et ce fut une très nombreuse assistance qui l'accompagna à la dernière demeure ; on remarquait dans le cortège les Anciens Combattants, les Prisonniers, ses conscrits, la Société de Secours Mutuels, le Conseil Municipal, les enfants des écoles.

Au cimetière, un très émouvant discours fut prononcé par Monsieur Guy de Valence, au nom des Prisonniers ; un autre par Monsieur le Maire.

Puisse ce retour si longtemps attendu adoucir la peine toujours si vive de sa chère maman et toute sa famille à qui nous redisons notre bien vive sympathie".

(documents fournis par ses petites filles Isabelle et Claire Bonnet).

Photo prise devant l'épicerie de sa tante, Madame Decoray (parking actuel de la mairie).